Euro Knife Show à Strasbourg : l'art du couteau

31 janvier 2019 à 18h28 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h47 par Sebastien Ruffet

TOP MUSIC
Les couteaux de Michel Grini exposés lors du 3e EKS de Strasbourg / @TopMusic

Le couteau peut être fascinant, inquiétant, comme émouvant. L'EKS revient à Strasbourg pour valoriser l'art de la coutellerie. Rencontre avec un artisan alsacien, Michel Grini.

Top Music : Michel, vous n'êtes pas coutellier depuis toujours... 

Michel Grini : Non, je le suis depuis cinq ans. On dit que les choses se font de père en fils, moi c'est le contraire. C'est mon fils qui s'est intéressé, je l'ai accompagné... Lui est passé à autre chose, et moi j'y suis resté ! 

Qu'est-ce qui vous a fait continuer ? 

Clairement l'aspect créatif. On fabrique des couteaux uniques, qui sont le fruit de longues maturations. Il faut maîtriser beaucoup de techniques, on dessine pendant des heures. Avant je faisais de la photographie, et j'ai remplacé ce côté créatif par la coutellerie.

Il y a un usage par couteau... Poisson, saucisson, rando... 

Voilà. La plupart du temps, les gens veulent un couteau pour un usage précis, et c'est très bien parce que ça a l'avantage d'être clair. Après, il y a aussi beaucoup de personnes qui veulent un couteau d'un coutellier parce qu'ils aiment bien son travail, son design, son dessin... Là, ce sont plus les collectionneurs. Du coup, on trouve de tous les profils. Par contre, à chaque usage va correspondre un modèle de couteau. Moi, je fais essentiellement des couteaux pliants, mais je fais aussi des couteaux de cuisine, de table... 

Un beau couteau, ça peut aussi être un joli cadeau pour quelqu'un qui aime bien cuisiner par exemple... 

 Absolument, et c'est très fréquent. Beaucoup de gens achètent pour offrir, que ce soit pour faire la cuisine, ou pour le couteau de poche.

Un salon à part entière, ça a du sens ? 

Oui, parce qu'il y a une vraie tradition coutellière en France, donc ça permet d'en faire la promotion. Une tradition qui se modernise d'ailleurs. C'est aussi la mise en avant de la coutellerie internationale. Et ça a du sens parce que ça manquait dans l'est de la France. Cet Euro Knife Show permettra de monter ce qu'on sait faire en France et à travers le monde. 

Vous faites tout, 100% à la main, du début à la fin... C'est quoi vos matériaux ?

Je privilégie ceux que j'aime, et les gens viennent me voir pour ce que je fais. On vient rarement me voir avec des demandes "ésotériques" je dirais. J'aime bien les matières naturelles de type bois, par exemple, avec une grande variété de bois, des matériaux de type animal, avec de l'ivoire de phacochères, parce qu'on a pas le droit d'utiliser les autres ivoires - et c'est très bien - ou encore des bois de cerfs... 

La gamme des prix ? 

Sur le salon de Strasbourg, ça va du couteau à 50€ jusqu'à des couteaux à plusieurs milliers d'euros ! Vous y trouverez tous les usages, du quotidien à la collection... C'est bien ça l'intérêt. C'est pas un salon destiné aux spécialistes, c'est un salon pour tout le monde. On montre ce qu'on sait faire dans un domaine traditionnel et artisanal, qui se modernise. C'est une manière d'en prendre plein la vue, qu'on soit acheteur ou non. Il faut savoir qu'un couteau pliant, fait entièrement à la main, c'est deux jours de travail, donc on va compter 400€ en moyenne. 

Est-ce que le couteau renvoie aussi un peu à l'excellence à la Française, aux Arts de la table ? 

En France, on a une véritable richesse en la matière, et elle est méconnue. Les coutelliers développent année après année cette excellence, et c'est ce que le salon veut mettre en avant. 


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> Euro Knife Show, les 2 et 3 février à l'Hôtel Mercure de Strasbourg