"Trop de brancards dans les couloirs des urgences, trop de maltraitance"

29 avril 2019 à 17h10 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h49 par Rédaction

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Le service des urgences de l'hôpital de Hautepierre est en grève ce lundi / @Top Music

Le personnel soignant des urgences de l'hôpital de Hautepierre est en grève ce lundi. Les médecins et infirmières demandent davantage de personnel et la réouverture d'une soixantaine de lits qui avaient été fermés ces dernières années. 

Le personnel des urgences de Hautepierre a répondu à l'appel à la grève de FO et de l'association des médecins urgentistes de France (AMUF). Le mouvement a débuté dimanche soir à 20h et se déroulera jusqu'à mardi 8h. Le mouvement peut être reconductible. Les personnels soignants continuent tout de même d'exercer leur fonction durant cette période.

Les médecins déplorent actuellement les conditions d'accueil des patients au sein du service des urgences en raison du manque de lits. Les restrictions budgétaires ont entraîné la fermeture d'une soixantaine de lits en l'espace de quatre ans. "Ceci génère un temps d'attente inacceptable dans de mauvaises conditions. Les patients sont sur des brancards placés côte à côte dans les couloirs de l'établissement. Ils n'ont alors aucune intimité.", précise le Docteur Etienne Quarin.

Moins de médecins, moins de personnel, c'est plus de temps d'attente pour les patients. Ce sont des soins qui sont retardés. C'est aussi le confort des patients qui en pâtit. Les patients fragiles qui ne peuvent pas bouger de leur brancard sont obligés d'attendre de longues heures pour que l'infirmière vienne s'occuper d'eux pour des besoins de base. On peut parler de maltraitance à certains moments. - Docteur Etienne Quarin, responsable des urgences adultes de Hautepierre

Le médecin urgentiste Sarah Ugé, parle également de maltraitrance : 

On se retrouve avec des personnes âgées qui attendent des heures sur des brancards. C'est des patients qui sont dans les couloirs dans des conditions peu acceptables. Il n'y a pas de livraisons de repas aux urgences, pas d'accès à des sanitaires parce que c'est un service qui est prévu uniquement pour faire du diagnostic et on doit ensuite adresser les patients dans le service adéquat. On trouve ces conditions inacceptables. En tant que soignant, on ne supporte plus de porter le visage de la maltraitance institutionnelle.