Faux miel : les apiculteurs vent debout au Salon de l’Agriculture

Parmi les nombreux savoir-faire du terroir alsacien, le miel de la région fait partie des produits reconnus pour sa qualité. Le 25 février dernier, du côté de la Porte de Versailles à Paris, au Salon International de l’Agriculture, le monde de l’apiculture étale tout son talent. En défilant dans les allées, on retrouve un miel pur et fabriqué dans les règles de l’art, comme sur le stand de Laurent Polonay, apiculteur dans les Corbières depuis une trentaine d’années. Depuis quelques temps, sa profession fait face à certaines difficultés liées à l’importation en Europe de faux miels industriels, coupés aux sirops fabriqués principalement à base de riz, de blé ou de betterave sucrière. Pour l’apiculteur, la présence de ce faux miel en Europe n’est pas le vrai problème. « Ce qui est un fléau, ce n’est pas que ces produits rentrent, c’est plutôt que leur identification est un peu légère », déplore-t-il.

Ces importations de faux miels sur le continent ont été révélées dans la presse en juin 2023. On y apprenait alors que près de la moitié des miels importés en Europe, 46% des importations pour être précis, sont frauduleux. Ces résultats ont fait suite à un test réalisé et publié par la Commission européenne. Ces miels sont importés le plus souvent d’Espagne, d’Ukraine, d’Argentine ou de Chine. Plus important, leur consommation représente 40% de la consommation de miel totale en Europe. « Si les gens lisaient les étiquettes correctement, ils ne seraient pas surpris », assène l’apiculteur.

Des miels aux origines floues

En effet, la difficulté majeure avec ces faux miels, c’est leurs emballages. Les industriels n’hésitent pas à vanter des miels naturels sur la face de l’emballage. Au dos, l’origine est siglée « hors-UE », laissant régner le flou autour de son pays de production. En février 2024, l’Union Européenne a rendu obligatoire la mention exacte du pays d’origine du miel importé. Cette lutte constante pour rendre la traçabilité du produit plus accessible va connaitre une importante avancée avec le QR code augmenté GS1, qui va débarquer prochainement sur les produits en magasin.   

« Le principe est celui d’un QR code qui va permettre d’avoir des informations complémentaires pour le consommateur et progressivement ce QR code connecté va remplacer le code barre classique. Il va donner plus d’informations au client sur la traçabilité du produit qu’il achète », explique Jacques Daras, responsable de marché chez GS1 France. De nombreux paramètres sur le produit seront disponibles grâce à cette technologie. « Ça renforce la transparence et la bonne information pour le consommateur final », conclut-il.

Pour vous assurer de consommer du vrai miel d'Alsace, soyez attentifs au label Miel d'Alsace IGP sur les pots de miel que vous achetez en grande surface. Mieux encore, vous pouvez toujours vous déplacer directement chez les apiculteurs les plus proches de chez vous, qui vendent bien souvent leur miel directement sur leurs exploitations. 

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