L'heure est à la réconciliation entre la SPA et la Ville de Strasbourg
Publié : 18 janvier 2024 à 13h37 - Modifié : 19 janvier 2024 à 7h29 par Maud Karst
C’est après une année de dissensions, en 2022, que la SPA et la Ville de Strasbourg renouent leur partenariat et veulent désormais réinstaurer l’harmonie au sein de leur collaboration. Une aide de 44 000 € a été accordée à l’association pour 2023. Un problème persiste malgré la hausse toujours continue des abandons et de la maltraitance des animaux.
Des tensions avaient entaché les relations entre l’association et la municipalité de Strasbourg, aboutissant à la suspension de la subvention annuelle de 44 000€ accordée au refuge animalier par la Ville. Un geste plus symbolique qu’autre chose (quand l’on sait que le budget de la SPA est d’environ 1,5 millions) qui a fini de marquer le froid entre les deux institutions. “Absence de protocole, absence de gouvernance, absence d'organisation, défaut de production de documents et problématique de morsures de chiens”, tous ces problèmes sont venus ternir les relations entre la Ville et la SPA de Strasbourg, comme le confirme Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale chargée de la cause animale. Une médiation judiciaire avait été entamée afin d’essayer de résoudre les différends entre les deux parties.
Les relations se réchauffent
En poste depuis un peu plus de trois ans, la conseillère a vu passer trois présidents différents et c'est lors du renouvellement du conseil d'administration de l'association qu'un quatrième président est arrivé, en même temps qu'une toute nouvelle équipe. Le dialogue a donc pu reprendre. C’est ce qu’explique la conseillère municipale aux côtés de Clément Moeglin, le nouveau président : "Très vite, il a pris contact et a manifesté très clairement son envie de mettre fin à cette situation et de reprendre une coopération dans la transparence". L’éducateur canin, devenu président de l’association, confirme cette envie de reprendre contact et ajoute : "Seul on va peut-être plus vite mais ensemble on va plus loin, et c’est ça l’idée". Une réconciliation qui ravit les deux parties, comme le certifie la conseillère municipale : "Je me réjouis énormément de ce retour d’une bonne entente". Une deuxième médiation a été mise en place après son arrivée, mais au vu de l’amélioration de la situation, cette dernière a finalement été annulée. Après de nombreuses réunions entre la Ville et la SPA de Strasbourg, afin de réfléchir aux difficultés, il reste "maintenant la nécessité de régler ces problèmes", affirme Marie-Françoise Hamard.
Il y a encore du pain sur la planche
Le nouveau président ne s’attaque pas à un chantier de petite taille, de nombreuses choses sont à revoir et réorganiser : “Une lourde tâche”, qualifie Marie-Françoise Hamard. Pour recommencer sur de bonnes bases les priorités seront dans un premier temps "la mise aux normes de certaines choses qu’il reste encore à faire". Et surtout, “travailler sur une stratégie de gestion”, pour cela le nouveau président n’est pas en manque d'idées. Il détaille : “On re-définit un organigramme, on est à la recherche d’un nouveau directeur, de nouveaux responsables pour chaque secteur, et on cherche aussi à recruter un comportementaliste canin”. Une nouvelle dynamique est en marche dans les locaux du refuge animalier.
Des abandons et des maltraitances toujours plus nombreuses
La centaine de bénévoles et la vingtaine de salariés ne suffisent plus pour accueillir et s’occuper des animaux qui continuent d’arriver en nombre au refuge. Une liste d’attente d’abandon a même été mise en place par la fourrière, située juste à côté de la SPA. Une situation qui relève du “jamais vu” souligne la conseillère municipale. Une situation de plus en plus complexe s'est installée ces dernières années et a surpris le refuge : "On s’imaginait pas arriver à saturation ici, avec des animaux plus compliqués, avec une augmentation au niveau des chats, avec des NAC* qui prennent une ampleur importante", rapporte Clément Moeglin. La SPA ne doit pas être "un milieu carcéral ou un mouroir" pour les animaux, indique Clément Moeglin avant de compléter : "Le refuge doit redevenir un lieu de transition".
*Nouveaux Animaux de Compagnie
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