Sécurité : quel bilan pour le Bas-Rhin en 2022 ?

7 février 2023 à 13h01 par Sébastien RUFFET

Sécurité
Un bilan présenté par la police, la préfecture et la gendarmerie pour le Bas-Rhin
Crédit : @Top Music - SR

Les autorités ont présenté les chiffres de la délinquance pour l'année 2022 dans le Bas-Rhin. Retour à une année plus "normale", à comparer avec 2019.

A l'heure des bilans des uns et des autres, tout est toujours ramené à 2019, après deux ans de confinements, déconfinements et autres restrictions. Et comme en trois ans les priorités ont évolué, il est difficile de dire si ça va mieux ou pas sur le front de la sécurité dans le Bas-Rhin. 

Les rodéos sont par exemple devenus une cible prioritaire du gouvernement. Résultat : 646 opérations (+580% en un an) avec 126 véhicules saisis, 956 verbalisations et 62 interpellations. Aucune comparaison identifiable avec 2019, où ces infractions n'entraient même pas dans des statistiques à part entière. 

Selon Laurent Tarasco, le directeur de la sécurité publique du Bas-Rhin, "on relève 32 000 crimes et délits par an en zone police. Les appels sont en hausse de 8%, ce qui représente quelque 450 appels police secours par jour, pour 83 interventions quotidiennes." Si les atteintes aux biens sont en baisse de 2% (des affaires qui représentent une bonne moitié des dossiers), les atteintes aux personnes et les escroqueries sont repartie à la hausse. L'action en matière de lutte contre la drogue a par ailleurs porté ses fruits : 750 opérations routières ont été menées en 2022, avec une forte hausse des saisies et le démantèlement de 31 points de deal en l'espace de deux ans

Pour compléter le propos de la police, le général Jude Vinot, commandant du groupement de gendarmerie du Bas-Rhin, a lui rappelé que ses hommes enregistrent "140 000 appels par an, avec une hausse des interventions de 8%." Et si dans les quelque 500 communes gérées par la gendarmerie dans le département les atteintes aux personnes et les cambriolages ont augmenté, l'année a surtout été marquée par un virage numérique.

De nouveaux moyens d'action et une "révolution"

Les forces de l'ordre sont entrées réellement dans le monde numérique. Côté police, l'utilisation de 545 caméras piétons a permis "d'apaiser les relations", selon la préfète Josiane Chevalier. L'appli mobile MaSécurité permet aussi à chaque citoyen de signaler des événements mais aussi de déposer plainte en ligne. Sur le terrain, policiers gendarmes disposent désormais de téléphones et d'ordinateurs reliés à tous leurs réseaux, ce qui leur permet "d'aller vers la victime, et ça c'est une révolution", selon le général Vinot. "Il s'agit de trouver le cadre où la victime se sent le mieux. Parfois ils ont besoin de sortir, d'aller vers la brigade, parfois ils habitent loin, ils ont des problèmes de mobilités, et plutôt que ce soit une difficulté, eh bien on va aller vers eux." 


Un renforcement de l'action envers les maires des villages

"On a lancé un sondage en début d'année", explique le général Judi Vinot. "L'idée, c'était d'identifier les besoins des élus locaux. Il sont en première ligne des incivilités dans leurs communes, et ils ont faire part de leurs besoins en termes d'échanges, de contacts, d'actions du quotidien : la sécurité routière, les dépôts sauvages d'ordures, mais aussi les risques cyber où l'on a déjà fait une quarantaine de diagnostics de préventions des outils numériques." Dans une crise des vocations, ces échanges sont de nature à rassurer les élus qui souhaiteraient poursuivre leurs mandats, ou les nouveaux venus qui voudraient se mettre au service de leurs concitoyens.