"Un décalage de 15 jours entre l'évolution de l'épidémie Covid-19 en Allemagne et chez nous" : Pr Hansmann au NHC de Strasbourg

Publié : 24 novembre 2021 à 9h59 - Modifié : 24 novembre 2021 à 14h31 par Anne-Sophie Martin

Professeur HANSMANN
Pr Yves Hansmann, chef du Pôle des maladies infectieuses au Nouvel hôpital civil de Strasbourg
Crédit : @Top Music

Sur le front de l'épidémie, la situation se tend de nouveau. Avec un taux d'incidence de 277 cas pour 100 000, le Haut-Rhin a dépassé le seuil d'alerte maximale. Dans le Bas-Rhin, le taux d'incidence est à 245. "La cinquième vague est bien là", confirme le Pr Yves Hansmann, avec une hausse des hospitalisations pour Covid au Nouvel hôpital civil de Strasbourg. On note une progression exponentielle des cas qui laisse présager des chiffres comparables à ceux de l'Allemagne d'ici 15 jours.

Interview du Pr Yves Hansmann, chef du pôle des maladies infectieuses au NHC de Strasbourg

Le Pr. Hansmann, infectiologue, chef du pôle des maladies infectieuses au Nouvel hôpital civil de Strasbourg précise d'emblée : "On a un décalage d'une quinzaine de jours entre l'évolution de l'infection en Allemagne et chez nous. Il y a une courbe exponentielle. Plus il y a de personnes infectées, plus il y a de personnes qui peuvent transmettre le virus à leur entourage, plus le nombre de cas Covid augmente, on est sur une cinétique comparable à ce qui s'est passé en Allemagne, il y a quinze jours."

La vigilance est de mise dans les hôpitaux car les services des urgences aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg sont déjà tendus en raison des infections virales saisonnières ou des nombreuses bronchiolites.

On compte actuellement 41 patients Covid hospitalisés en conventionnel et 9 en réanimation au Nouvel hôpital civil de Strasbourg. En une semaine, le nombre de patients a doublé.

Le Pr Hansmann conseille la troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid pour tous les adultes.

"Il est logique de faire cette troisième dose pour un maximum de personnes, car après six mois, il y a des personnes qui ne sont plus correctement protégées par le vaccin, le taux d'anticorps diminue. On voit aussi qu'actuellement des personnes vaccinées  qui n'ont pas de facteurs de risque développent quand même des infections graves malgré le vaccin qu'elles ont reçu souvent en début d'année. Cette injection de rappel a aussi un effet booster, ça provoque une réaction immunitaire qui va augmenter de nouveau brutalement pour mieux nous protéger", ajoute Yves Hansmann.

De nouveau l'application des gestes barrière

Le Professeur Hansmann préconise le port du masque et l'usage du gel hydro-alcoolique. "On note un relâchement sur l'hygiène des mains, on a perdu l'habitude du gel hydro-alcoolique qu'il faut reprendre. Les gestes barrière, la distanciation et la vaccination permettent de limiter l'épidémie."

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