Une rentrée "insatisfaisante" selon la FSU Alsace
Publié : 19 septembre 2023 à 15h36 - Modifié : 20 septembre 2023 à 7h43 par Sébastien RUFFET
La Fédération Syndicale Unitaire (FSU) Alsace tirait ce mardi 19 septembre un premier bilan de la rentrée scolaire pour l'Académie de Strasbourg. Un bilan loin du "satisfecit de M.Attal", selon ses représentants.
Le gouvernement avait promis "un prof devant chaque classe", et selon la FSU, le compte n'y est pas. "On peut éventuellement dire qu'il y a un adulte devant chaque classe", sourient les représentants alsaciens avant de préciser : "Il y a plusieurs enseignants qui sont manquants, notamment les temps partiels non complétés, ou complétés par des remplaçants", explique Agathe Konieczka, secrétaire départementale FSU-SNUipp 67. "On a des contractuels, des enseignants stagiaires qui sont mis devant les classes... Ce sont des collègues qui souhaitent faire ce métier, mais à qui on ne laisse pas le temps d'entrer dans le métier, de prendre possession des outils, et qui vont avoir une charge de travail énorme, continuer à se former. Et pour finir leur formation, ils devront s'absenter de leur classe, sans qu'ils soient, peut-être, remplacés."
500 enseignants qui manquent en Alsace entre le 1er et le 2nd degré
La question des moyens revient inévitablement, et comme à chaque rentrée, sur la table. Avec des chiffres à l'appui, notamment sur les personnels manquants pour aborder 2023-2024 sereinement. Dans le premier degré, il manquerait, selon les syndicats, 174 enseignants dans le Bas-Rhin, ainsi que 120 dans le Haut-Rhin. Les effectifs seraient alors en situation d'équilibre pour compenser les inévitables absences (maladie, formation, grossesse...). Dans le second degré, à l'échelle de l'Alsace, c'est environ 250 enseignants qu'il faudrait recruter pour assurer le minimum, à savoir une scolarité équitable sur tout le territoire pour tous les enfants. Dans les collèges et lycées, on estime que dans la moitié des établissements, il manque au moins un enseignant (Allemand, Eco-gestion...).
Pour Valérie Sibert, la secrétaire déparmentale FSU 68, "toutes les réformes sont faites pour économiser des moyens. On rogne sur nos budgets depuis 20 ans. Plus ça avance, plus on pousse les gens vers le privé, alors que le service public, c'est la base." Et pour 2024, le budget est à nouveau un budget d'austérité, puisqu'il faut aussi réduire la dette nationale. Au détriment de l'éducation, qui devrait être une priorité nationale, ce que les représentants syndicaux appellent de leurs voeux. Agathe Konieczka : "On aimerait un plan pluriannuel pour évaluer le nombre d'enseignants dont on a besoin, pour voir quelles sont les zones à privilégier, notamment pour l'accueil des enfants de moins de trois ans... On souhaiterait qu'avant de s'engager dans de nouvelles réformes, les gouvernements qui se succèdent s'arrêtent et décident avec les partenaires sociaux d'un plan qu'on tienne quelles que soient les présidences qui suivent. A chaque nouveau ministre, il y a une nouvelle réforme, un nouveau programme, un changement de statut... A la longue ça devient dégradant. Cela doit être une priorité nationale, quel que soit le gouvernement."
Classes bilingues, le déséquilibre "Quand on veut recruter des enseignants pour les classes bilingues, on a plus de postes que de candidats", affirme Géraldine Delaye, secrétaire départementale FSU67. "On a une vraie problématique des classes bilingues selon les secteurs, puisqu'un cours en allemand ne peut pas être remplacé par un enseignant qui ne le parle pas. Donc il faut des remplaçants capables d'enseigner en bilingue." Son collègue Arnaud Sigrist, secrétaire académique SNES-FSU va même plus loin : "Un prof absent, même avec un remplaçant, ça ne veut pas dire que l'élève aura cours au final. Cela se transforme en permanence ou en heure d'étude comme on disait avant. Le gain pédagogique est quasi nul." |
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