Photographie : de Niederschaeffolsheim à la NBA

16 avril 2024 à 6h30 - Modifié : 17 avril 2024 à 8h23 par Sébastien RUFFET

Seb Plantier
Sébastien Plantier, photographe passionné
Crédit : @Top Music - SR

Sébastien Plantier a 42 ans, et la photographie prend de plus en plus de place dans sa vie. Totalement lancé à la sortie du COVID, où il a décidé d'en faire une véritable activité professionnelle, le natif de Strasbourg a pu s'aventurer sur des parquets de NBA ou dans les coulisses du Grand Prix de Monaco.

Les rêves peuvent parfois devenir réalité. Il suffit d'y croire et d'oser. C'est la leçon donnée par le photographe alsacien Sébastien Plantier, qui est né à Strasbourg et qui réside à Niederschaeffolsheim. Intéressé très jeune par la photographie, dans le sillage d'un papa amateur éclairé, Sébastien était "attiré par l'objet, le reflex. Quand on partait avec des amis j'avais toujours appareil et c'est venu comme ça. Je touchais, mais j'étais pas vraiment expert."

La bascule va s'opérer en 2019. Jusque là, le photographe aujourd'hui âgé de 42 ans, pratiquait la photo à titre personnel. "C'était une passion, je faisais quelques projets persos. Je faisais des photos pour moi, j'aime voyager, je suis sportif. Et puis pour pouvoir être légimite, je n'avais pas le choix. Si tu veux facturer, être crédible, tu dois passer du statut d'amateur à celui de professionnel." 

Qui ne tente rien n'a rien

On connaît l'adage : qui ne tente rien n'a rien. Début 2023, Sébastien part en voyage à New York et achète un billet pour un match de NBA. Il contacte la grande ligue américaine pour obtenir l'autorisation de faire des photos. Ce ne sera pas pour cette fois, car on est alors en pleins play-offs et que les médias sont nombreux à se présenter, mais il y aura une deuxième chance. Toujours adossé à Stras TV qui lui fournit la lettre de recommandation nécessaire, Séb reprend attache avec son contact européen de la NBA pour demander une accréditation. Il faut choisir une franchise : ce sera les Nets de Brooklyn. "Je l'ai choisie parce qu'il y avait un match contre les Charlotte Hornets du Strasbourgeois Frank Ntilikina. J'avais orienté ma demande en ce sens pour être crédible par rapport à une autre demande, et ils ont dit OK." A partir de là, plus question de faire marche arrière. 

"C'était un match de saison régulière, c'était un peu plus souple, même je n'avais pas accès au parquet. Je pouvais me balader dans les gradins et être quand même assez proche. Avec un téléobjectif, j'arrivais à shooter les joueurs. Là, on se on se met en mode reportage, il faut sortir du fait que c'est la NBA, qu'on est émerveillé... J'aime prendre l'ensemble, l'environnement, les émotions." Plutôt passionné de foot à la base - il fait des photos pour le Racing Club de Strasbourg depuis la saison 2017-2018 les soirs de match à la Meinau - Sébastien Plantier découvre en quelque sorte le basket avec le très haut niveau. "Je regarde à la télé, mais je n'avais jamais photographié du basket. C'est sûr que c'est mieux de connaître un sport, parce qu'on peut anticiper les actions, les phases de jeu, avoir une vue globale et être focus sur un joueur, on sait plus ou moins comment il va contrôler le ballon, se déplacer. Si tu connais ce sport, c'est une aide."

Le Paris Game 2024 entre Brooklyn et Cleveland / @Sébastien Plantier

"On se dit que tout est possible"

Après ce premier match, la NBA va lui donner une autre accréditation, pour le Paris Game 2024 entre Brooklyn et Cleveland. "J'espère continuer sur la lancée", soupire Sébastien. "La NBA demande un retour de ce qui est fait, donc je leur envoie les articles sur moi, ce que j'ai fait. Après, j'attends un retour de voir si ça leur a plu, et s'il y a possibilités de travailler sur d'autres événements. J'ai pas encore bonifié cette expérience, mais ça va être un coup de boost, et même en termes de confiance, on sort grandi, et on se dit que tout est possible."

 

L'ailier de Brooklyn, Mikal Bridges, saisi par Sébastien / @Sébastien Plantier

A côté de ça, l'Alsacien continue ses démarches frontales. "Toutes mes actions se font au culot, je pose une question, on va me dire oui ou non... Je me prépare au "non" comme ça je suis pas trop déçu!" Et c'est comme ça qu'il va se retrouver à photographier de la Formule 1, au Castellet sur le Grand Prix de France, ou encore sur le Grand Prix de Monaco. "Et je vais refaire Monaco cette année", se réjouit Sébastien. "J'aime bien essayer d'être régulier. Le faire une fois c'est bien, mais le but c'est de confirmer. La F1, c'est un sport d'élite, donc y être, je mesure la chance, et j'en profite, même si sur les événements je vois rien passer ! Mais faire les coulisses, voir l'envers du décor, trouver les émotions...

C'est d'ailleurs la F1 qui va lui offrir sa plus belle émotion photographique : "Une photo que j'ai en tête, c'est Hamilton sur le podium au Castellet. Je suis placé derrière... C'est pas LA photo, mais pour moi elle a une symbolique, parce que j'aime ce sportif, c'est la F1...

Parmi les grands rêves de Sébastien Plantier, au-delà de s'installer dans le métier, il y a "All-Star Game NBA, parce que là, t'as toutes les stars, et sinon suivre une écurie de F1 sur toute une saison". Jusqu'ici, le photographe de Niederschaeffolsheim a réussi à forcer le destin. Alors un rêve qui semble inatteignable, c'est un challenge qu'il est prêt à relever. 

Sébastien Plantier au Barclays Center de New York / @DR

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